Swanahilde de Bavière
Reine | |
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Princesse |
Naissance |
Entre et Lieu inconnu |
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Décès |
Après ou Lieu inconnu |
Nom dans la langue maternelle |
Swanhild |
Famille | |
Père |
Tassilon II de Bavière (en) |
Conjoint | |
Enfant |
Swanahilde de Bavière (° entre 705 et 710 - † après 741) ou Sonichilde est une princesse bavaroise de la famille des Agilolfinges, mariée en 725 à Charles Martel, duc des Francs, dont elle a eu Griffon.
Origine familiale
[modifier | modifier le code]Certitudes
[modifier | modifier le code]Les seules certitudes que l'on a à propos des parentés de Swanahilde sont les suivantes :
- le continuateur de Frédégaire raconte qu'« À la fin de l’année [725], ayant rassemblé un grand nombre de troupes, il [Charles Martel] passa le Rhin, parcourut le pays des Allemands et des Suèves, s’avança jusqu’au Danube, et l’ayant traversé occupa le pays des Bavarois ; l’ayant soumis il rentra en France avec beaucoup de trésors et une certaine matrone nommée Bilitrude, ainsi que sa nièce Sonnichilde »[notes 1] ;
- Eginhard, note dans ses annales que durant « cette année [741], Charles mourut, laissant pour héritiers trois fils, Carloman, bien entendu et Pépin ainsi que Griffon, ou Grifon, qui était né d'une moindre (alliance), ayant une mère du nom de Swanahilde, nièce d'Odilon, duc de Bavière »[notes 2] ;
- une litanie du Liber confraternitatum augiensis donnant les premiers souverains et souveraines carolingiennes la qualifie de régina ce qu'elle ne fait pas pour les deux autres épouses de Charles Martel[notes 3]. Le contexte ne permet pas de prendre le sens de reine, mais Regina signifiait également princesse royale, ce qui implique l'appartenance de Swanahilde à la famille mérovingienne ou agilolfinge, et plus probablement à la seconde famille, en raison de ses attaches bavaroises[1].
Reconstitution familiale traditionnelle
[modifier | modifier le code]Traditionnellement, les historiens reprennent la généalogie suivante, que l'on peut retrouver, entre autres, chez Pierre Riché[2] :
Théodon II duc de Bavière | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Théobald duc de Bavière | Grimoald duc de Bavière x Beletrude | Thibert duc de Bavière | Tassilon II duc de Bavière | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Swanahilde | Charles Martel duc des Francs | Rotrude | Hugbert duc de Bavière | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Griffon | Hiltrude | Odilon duc de Bavière | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Tassilon III duc de Bavière | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Une autre hypothèse de reconstitution familiale
[modifier | modifier le code]Mais cette reconstitution classique ne rend pas compte du fait qu'Odilon est oncle de Swanahild. Depuis un siècle, la connaissance des Agilolfinges s'est améliorée et certains faits et liens de parenté ont été mis au jour :
- au début du VIIIe siècle, une abbesse de Nonnberg se nomme Ragentrude et est qualifiée de duchesse de Bavière. Il s'agirait de l'épouse de Thibert et la mère d'Hugobert, tous deux ducs de Bavière. Le testament d'Adèle de Pfalzel, mentionne ses sœurs, une Ragentrude (identifiée à la duchesse de Bavière) et une Plectrude (identifiée à la femme du maire du palais Pépin le Jeune), ce qui en fait une fille du sénéchal Hugobert[3],[4]. Le prénom de Belectrude est a rapprocher de Plectrude, et elle pourrait être une fille d'un premier mariage de Ragentrude[5] ;
- Erich Zollner a montré en 1915 qu'Odilon est un fils de Godofred, duc d'Alémanie et Karl-August Eckhardt a proposé de voir en l'épouse de Godofred une fille ou une sœur de Théodon II[6].
Ces découvertes permettent à Christian Settipani de proposer le tableau suivant[7] :
Théodon Ier duc de Bavière | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Hugobert sénéchal | Théodon II duc de Bavière | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Plectrude x Pépin de Herstal | N | Ragentrude abbesse de Nonnberg | Thibert duc de Bavière | Grimoald duc de Bavière | Théobald duc de Bavière | Ne | Godofred duc d'Alémanie | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Beletrude =(?) Plectrude | Hugbert duc de Bavière | Tassilon II duc de Bavière | Imma abbesse de Nonnberg | Leutfrid agilolfinge | Theodebald duc d'Alémanie | Odilon duc de Bavière | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Swanahilde x Charles Martel | Tassilon III duc de Bavière | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Biographie
[modifier | modifier le code]Comme le raconte Frédegaire, Swanahilde est une princesse agilolfinge capturée en 725 par les armées de Charles Martel lors d'une campagne de ce dernier en Bavière. Ce dernier, qui vient de devenir veuf de Rotrude, l'épouse peu après. Elle donne naissance à un fils, Griffon. Ambitieuse, elle tente de convaincre son mari de laisser à son fils une part importante du royaume, et Charles finit par accepter de partager le royaume en trois et de lui laisser la part centrale[8],[9].
À la mort de Charles Martel, ses deux fils aînés, Carloman et Pépin écartent leur frère cadet et partagent le royaume en deux. Swanahilde pousse alors son fils à la révolte, mais ils sont vaincus. Griffon est jeté en prison, tandis que sa mère est reléguée au monastère de Chelles[9].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- François Guizot, traduction de la Chronique de Frédegaire, (lire en ligne). Sa traduction corrigée ici, comporte une erreur, car il avait traduit matrona quadam nomine Beletrude et nepta sua Sunnichile par une certaine matrone nommée Bilitrude, ainsi que sa fille Sonnichilde.
- Hoc Anno Karlu obiit tres filios heredes relinques, Karlomannum scilicet et Pippinum atque Grifonem, quorum Grifo, qui ceteris minor natu erat, matrem habuit, nomine Swanahildem, neptem Olilonis ducis Baioariorum (Settipani 1993, p. 172, note 171).
- Karolus major domus, Pippin rex, Karlomannus major domus, Karolus imperator, Karlomannus, Karolus rex, Pippin rex, Bernardus rex, Ruadtrud, Ruadheid, Svanahild regina, Bertha regina, Hiltikart regina, Fastrat regina, Luitkart regina, Ruadheid, Irminkar regina (Settipani 1993, p. 168-9).
Références
[modifier | modifier le code]- Settipani 1993, p. 172-3.
- .Riché 1983, p. 352 (tableau généalogique V).
- Settipani 1989, p. 38.
- Settipani 2014, p. 109-117.
- Settipani 1993, p. 172, note 171.
- Settipani 1990, p. 9.
- Settipani 1990, p. 10.
- Riché 1983, p. 53 et 61.
- Settipani 1993, p. 173 et 177.
Annexes
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Pierre Riché, Les Carolingiens, une famille qui fit l'Europe, Paris, Hachette, coll. « Pluriel », (réimpr. 1997), 490 p. (ISBN 2-01-278851-3, présentation en ligne).
- Christian Settipani, Les Ancêtres de Charlemagne, Paris, , 170 p. (ISBN 2-906483-28-1).
- Addenda to Les Ancêtres de Charlemagne, Paris, .
- Les Ancêtres de Charlemagne, Oxford, P & G, Prosopographia et Genealogica, coll. « Occasional Publications / 16 », , 2e éd. (1re éd. 1989), 347 p. (ISBN 978-1-900934-15-2).
- Christian Settipani, La Préhistoire des Capétiens (Nouvelle Histoire généalogique de l'auguste maison de France, vol. 1), Villeneuve-d'Ascq, éd. Patrick van Kerrebrouck, , 545 p. (ISBN 978-2-95015-093-6).